La signalisation des chantiers pour les piétons : toutes directions vers plus de confort et de sécurité
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La signalisation des chantiers pour les piétons : toutes directions vers plus de confort et de sécurité

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Qui ne s’est pas déjà retrouvé à faire du saut d’obstacle

ou avoir l’impression de risquer sa vie aux abords d’un chantier empêchant la circulation piétonne initialement prévue ? D’autant qu’appréhender les obstacles dépend fortement de notre mobilité, de notre âge ou même de notre connaissance des lieux. 

En Wallonie, des règles existent pourtant pour la signalisation des chantiers et les déviations piétonnes. Tous à Pied a décroché une interview avec la Direction des Déplacements doux et de la Sécurité des aménagements de voiries et la Direction des Techniques routières du Service Public de Wallonie (SPW-Mobilité-Infrastructure), en compagnie de Frédéric Baelen, Gauthier Michaux et Lionel Voos.

Depuis 2020, un document réglementaire oblige la création de déviations piétonnes sur certains chantiers.

L’arrêté du gouvernement wallon du 16 décembre 2020[1] est en vigueur depuis le 1er mars 2021. Il évoque la nécessité de guider et dévier localement la circulation des piétonnes et des piétons, avec des préoccupations clés : confort d’utilisation, réduction des parcours de déviation, adaptation aux personnes handicapées, et sécurité par rapport à la circulation automobile. 

Attention, cela ne s’applique pas de la même manière à tous les chantiers. La catégorie du chantier détermine son impact sur les piéton·nes. Les spécifications varient selon qu’il oblige les piéton·nes à quitter le trottoir et circuler sur la chaussée, à quitter le trottoir sans circuler sur la chaussée, ou qu’il entrave un cheminement sur accotement. 

  • Les chantiers qui obligent les piétons à quitter le trottoir et à circuler sur la chaussée: Un couloir est aménagé le long du chantier d’au moins 1,50 m lorsqu’une seule catégorie d’usagers l’emprunte ou 2 m lorsque plusieurs catégories d’usagers l’empruntent. Lorsqu’en raison de la configuration des lieux, cela n’est pas possible, la largeur du couloir peut être réduite à 1 m.
  • Les chantiers qui obligent les piétons à quitter le trottoir sans circuler sur la chaussée: Un couloir est aménagé de même largeur que le cheminement interrompu. Lorsqu’en raison de la configuration des lieux, cela n’est pas possible, la largeur du couloir peut être réduite à 1 m
  • Les chantiers qui entravent un cheminement sur accotement: Un couloir d’au moins 1 m de largeur doit rester disponible pour les piétons.

La situation a évolué depuis 2020, mais selon le SPW,

« Ce n’est pas l’objet d’un texte réglementaire de répondre à toutes les situations. Ce genre de document est difficile à changer, l’idée est donc de ne pas trop figer les choses. Les recommandations sont plus efficaces ».

Et donc pour aller plus loin, deux références essentielles existent : la Sécurothèque et le cahier des charges type Qualiroutes, qui détaillent les règles prévues dans l’AGW et s’applique contractuellement dans le cadre d’un chantier sur voirie régionale ou communale s’il y a des subsides régionaux. 

Cependant, faire respecter ces règles n’est pas simple indique le SPW

« Les gestionnaires de chantiers sont tenus du faire respecter ces nouvelles spécifications mais nous ne pouvons pas contrôler tout proactivement ». « Il s’agit d’une réglementation opposable par la police éventuellement, mais aucune sanction n’est prévue. Il y a des choses qui bougent positivement mais la situation n’est pas encore idéale ».

Il est à noter que la situation actuelle constitue un pas en avant par rapport aux autres régions du pays où l’arrêté fédéral de 1999 est encore d’application sans prévoir d’aménagements spécifiques pour les piétons. La Wallonie a été plus loin, il s’agit de la première région à le transposer en droit régional.

Le plus grand enjeu pour le SPW est la sensibilisation de tous les acteurs sur le terrain. Une formation pour les gestionnaires de voiries est prévue, et l’objectif devrait être de garantir le maintien de l’accessibilité et de la largeur des cheminements existants en amont et en aval du chantier. 

Tous à Pied reste attentif à ces évolutions

et revendique plusieurs actions, notamment le respect du principe STOP sur les chantiers, une accessibilité optimale pour tous les piétons en cas de chantier, la prolongation stricte des cheminements existants pour contourner les chantiers, et la formation et sensibilisation de tous les acteurs des voiries régionales et communales aux règles et recommandations en la matière. Tous à pied appelle également à prévoir des sanctions claires en cas de non-respect des spécifications réglementaires et contractuelles.  

Pour que tous vos trajets à pied puissent se faire de façon efficace, sûre et confortable !