"Walk and Talk" avec Gilberte Lecrenier
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"Walk and Talk" avec Gilberte Lecrenier

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Ma Gigi pour les uns, Bebette pour les autres, c’est à l’entrée du bois du Cazier par un magnifique jeudi ensoleillé (si si on vous jure ça existe encore) que Gilberte nous a donné rendez-vous pour ce Walk and Talk.   

Inspirée et inspirante, cette carolo d’adoption compile mille expériences et récits de vie.  Gilberte c’est un kaléidoscope mû par une énergie positive sans faille et par son amour de la marche. 

Originaire de Viroinval dans le Namurois, à une époque où les voitures et téléphones fixes sont rares mais les bus nombreux et bien Bebette marche.  Tout simplement parce que si elle veut se déplacer, elle n’a pas d’autre option.  En ce temps-là, marcher c’était normal.  Et si pour cause d’intempérie le bus ne montrait par le bout de son nez, et bien c’est à pied, du haut de ses 13 ans qu’elle parcourait les 11 km qui la séparait de l’école.  Autre époque, autre ambiance.  Et comme elle a pris le pli, elle continue de marcher.  Parce qu’elle est habituée, parce qu’elle aime bien et surtout parce que finalement, quand on est un bon marcheur, rien n’est jamais vraiment loin Elle n’a d’ailleurs jamais passé le permis et n’a jamais vécu l’absence de voiture comme une contrainte.  Au contraire.  Parce que quand on marche on rencontre pas mal de monde et puis on a le temps d’observer, pas de voir, mais d’observer.  Rien n’est jamais pareil.  Pour Gilberte, la marche c’est un moyen de communication merveilleux, c’est thérapeutique.  Ça lui permet d’évacuer, de laisser vagabonder son esprit, de s’évader et c’est nécessaire. 

Détentrice d’un baccalauréat en bibliothéconomie et documentaliste, en droit international et humanitaire, d’un diplôme en arts plastiques visuels et de l’espace et pour ne pas bouder son plaisir, d’une formation de laborantine, son cv et sa vie professionnelle, sont de véritables couteaux suisses.  Après avoir été professeur d’arts plastiques en enseignement spécialisé, elle a été gardienne encadrée en ouvrant sa crèche à domicile et puis, un peu par hasard a atterri à la croix rouge pour y donner les formations secours.  Tous des métiers sous-tendus par même fil rouge, celui de prendre soin des autres mais également des siens, car avec deux filles, Gilberte tient également le rôle de maman.  Et ce n’est pas l’arrivée de la retraite qui lui a fait cesser ses activités.  Que nenni!  Les formations secours font toujours partie de sa vie mais pas que.  À côté de la transmission des gestes qui peuvent sauver une vie, elle transmet son amour de la marche au travers de diverses activités et initiatives. 

Premièrement via le coaching en randonnée auprès de ceux qui ne s’y sont plus adonnés depuis bien longtemps.  Gigi elle encadre le niveau un, celui de remise à la marche et ça lui plait beaucoup.  Elle porte son groupe et se réjouit de les voir évoluer, s’améliorer et reprendre confiance au fil des séances.  Et au-delà de la performance physique, du lien se crée, la cohésion nait et savoir que ses coachés continuent de marcher ensemble une fois le cycle terminé, ça lui met du baume au cœur. 

Ensuite, c’est au travers du bénévolat pour les GR que notre infatigable Gilberte fait, entre autres, découvrir sa terre d’adoption, le pays noir.  C’est pour le travail de son époux qu’en 1987 elle s’établit dans le Hainaut.  Par amour donc parce qu’il faut avouer que ce déménagement n’est pas évident pour elle et le coup de foudre pour cette région marquée par l’industrie, la culture de la mine et de la sidérurgie n’est pas immédiat.  Mais au fur et à mesure des années, elle apprivoise l’endroit, y voit le beau et apprécie que le vert prenne de plus en plus la place du noir dans le paysage.  La ville est en constante évolution, on ne va que vers du mieux, cessons donc avec les clichés sur Charleroi! 

Et puis, elle a aussi créé un groupe facebook, à l’image de ce groupe écossais duquel elle est déjà membre.  Son nom ?  Les nanas en balade !  Le but : offrir un lieu de partage, d’échange, de bons plans, de rencontres avec en toile de fond, la marche évidemment. 

Parce que pour marcher, Gilberte, elle marche.  En moyenne, par an, elle parcourt 2000 kilomètres à la force de ses deux pieds.  Et ça, c’est sans compter ses trajets du quotidien.  Autant vous dire que sa fitbit est proche du burn out. Les 10 000 pas quotidien ce n’est même pas un sujet pour elle.   Quand on vous dit qu’elle est mordue, ça va jusqu’aux vacances où là aussi elle marche.  Kilimandjaro, Népal, Rwanda, Tanzanie, l’argent qu’elle pourrait mettre dans une voiture, elle préfère l’investir dans ses voyages qu’elle prépare méticuleusement.  Pas d’hôtels 5 étoiles avec piscine et buffet all in, Gilberte elle aime l’authentique et le roots, raison pour laquelle elle voyage seule la plupart du temps. 

Et parce qu’il n’y a pas que la marche dans la vie et qu’il ne faut pas mettre toutes ses passions dans le même panier, surtout si un jour on ne peut plus s’y adonner ou que cela devient fort difficile, l’épanouissement, elle le trouve aussi dans la peinture et au sein de l’orchestre symphonique amateur dans lequel elle joue du violoncelle.  Mais nous voilà déjà en haut du terril Saint Charles n°3 qui nous offre une magnifique vue à 360° sur Charleroi.  Le temps de prendre encore quelques photos, nous quittons Gilberte et son incroyable énergie communicative en espérant que la prochaine fois, nous partagerons une bière du pays car cela fait aussi partie des choses qu’elle apprécie. Bisous m’chou!